[Eco] L'inéluctabilité de la décroissance et la nécessité de favoriser la résilience

(Blogs de la même communauté : Trois RévolutionsMessages de l'Au-delàVégan La Foi retrouvéePropositions de décroissanceLa totalité du réelMarie-Madeleine et Quelques citations + Page Youtube + Page Facebook)
Conte d'une Âme

 

Quelles seront les énergies de demain ?

L'éolien et le solaire, qui sont toujours présentés comme les solutions du futur, ne fournissent de l'énergie que par intermittence. Et le problème du stockage de l'énergie n'est pas encore résolu. Donc, ces deux sources d'énergie ont besoin d'être systématiquement couplées avec... des usines à charbon pour compléter...

L'hydrogène est aussi parfois cité, alors qu'il ne s'agit pas d'une énergie primaire, mais d'une énergie secondaire, c'est-à-dire, d'une énergie qu'il faut produire à partir d'une énergie primaire. L'hydrogène est donc aussi propre que l'énergie primaire à partir de laquelle elle est produite (par exemple, le charbon...)

Ce qui compte, ce sont les proportions des différentes énergies, au niveau de la consommation mondiale :

- Les hydrocarbures (pétrole, gaz, charbon) représentent toujours 80% du bouquet final énergétique. Et très vraisemblablement, ces proportions vont rester stables dans les années à venir

- Le solaire et l'éolien représentent, comme le souligne souvent Jancovici, des 'queues de cerise'... (approximativement 0,5 et 0,07%). 
Ce dernier ajoute que la pagination dans les journaux de chaque énergie est inversement proportionnelle à sa part dans le bouquet final énergétique mondial. Et c'est vrai. On cite toujours l'éolien et le solaire, alors que ces énergies sont même dépassées par le bois et l'hydraulique...

***

On continue à croire en l'homme, lui qui a toujours su trouver de nouvelles énergies dans son histoire. On poursuit la politique de l'autruche face au déclin énergétique et aux changements climatiques qui s'annoncent. On ne change rien du tout dans nos modes de vie et nos consommation. On est bien loin d'être solidaire avec les générations futures, et même avec les générations présentes, au vu de l'effondrement de civilisation que l'on peut prévoir à court terme (10 ou 20 ans vraisemblablement).

Surtout quand l'AIE admet que le pic du pétrole conventionnel est déjà dépassé depuis... 2006 ! Plus personne ne le conteste maintenant. On parvient à faire croître la production mondiale de prétrole, tant bien que mal, grâce au 'non-conventionnel', difficile à extraire et plus polluant.

Côté répartition de la consommation de ces hydrocarbures, depuis 2005, cet accroissement ne concerne essentiellement que la Chine (et les autres BRIC). Cette consommation d'hydrocarbures stagne ou baisse, depuis 10 ans, dans les pays occidentaux + Japon.

Jancovici l'a très bien montré dans ses graphiques :
- Ce n'est pas l'économie qui détermine la production mondiale de pétrole (et encore moins son cours, de plus en plus volatile)
- Mais c'est bien la production de pétrole qui détermine (avec un décalage dans le temps) la croissance du PIB, le chômage, et tout ce qui s'ensuit. Quelque soit le pays, les annonces des gouvernements successifs, les politiques de l'emploi et les revendications des syndicats ne pourront pas grand chose face à ces réalités géologiques.

***

Il n'y a donc qu'une solution globale, à appliquer d'urgence : tenter d'organiser la décroissance, qui reste inéluctable, et réorganiser la société, afin d'augmentation sa résilience face aux changements à-venir.

Cette réalité aurait bel et bien dû être prise en compte par l'homme dans les années 70, suite à l'analyse du Club de Rome.

Mais comme disait mon adjudant chef à l'armée : "N'essaye pas de réfléchir, t'es pas équipé pour".
Effectivement, l'homme ne semble pas "équipé pour" prendre des décisions à l'échelle globale (sauf le contre-exemple de la couche d'ozone, où les préconisations des chercheurs ont été suivies). Son empathie s'arrête au cercle familial, voire à quelques amis. Dans la durée, elle s'arrête aux deux générations suivantes : c'est-à-dire celles que l'on voit.

 

Autres constats :

 - Nous sommes maintenant 7 milliards d'individus, en croissance exponentielle depuis l'avènement des hydrocarbures

 - Les conséquences sur l'environnement et les autres espèces sont dramatiques. Il suffit de constater la baisse généralisée des insectes et des oiseaux, y compris celle des poissons et celle des mammifères.

 - Avec une activité humaine qui continue "business as usual" et le réchauffement climatique induit, le GIEC prévoit pour 2100 une augmentation du niveau de la mer de deux mètres.
Ainsi, par exemple, les rues de New-York seront alors sous l'eau. Les digues sont actuellement prévues pour résister à une montée des eaux de 1,40m, mais pas à deux mètres.

 - Un sixième continent de plastique s'est formé au fil des années. Aujourd'hui, pas une seule plage de sable, dans le monde, ne contient de particules fines de plastique.

 

Face à de tels constats, je pense que nous devrions remettre beaucoup de choses en question :

 - Devenir vegan, stopper l'élevage animal à grande échelle (avec des conséquences très importantes sur l'environnement et le manque d'eau et de nourriture pour 800 millions de personnes), arrêter ces souffrances innombrables.

 - Décroître en activité et en production d'une manière globale et accepter la répartition des richesses avec les pauvres (et limiter les flux migratoires et les boat-people qui font l'actualité)  

 - Remplacer la devise "Travailler plus pour gagner plus" par "Dépenser moins pour pouvoir gagner moins." Il faut arriver, et ce surtout dans nos pays occidentaux bien au delà de l'empreinte écologique d'une terre, à consommer moins et acheter plus localement.

 - Pour être plus résilient, il faut accepter d'aller moins loin, et moins loin, et aussi moins souvent... Cela nous permettra peut-être de se réapproprier ainsi notre temps et notre conscience d'être. Ce n'est peut-être pas forcément une mauvaise nouvelle.

 - La frugalité doit être heureuse, comme le dit Pierre Rabbhi. La décroissance inéluctable qui arrive ne doit pas être oblitérée. il faut en prendre la mesure, en pleine conscience. D'un côté, il ne faut pas qu'elle déstabilise la démocratie et la culture. D'un autre côté, il ne faut pas qu'elle soit vécue comme un échec. Il faut la prendre comme une opportunité pour évoluer et aller vers une société à taille plus locale et plus humaine. 

 - Il faut absolument arriver à limiter les naissances. Pour cela, il faut arriver à augmenter le temps consacré à l'éducation des jeunes. C'est un thème majeur et si tabou en même temps. La population mondiale atteint 7,63 milliards en janvier 2018. Chaque jour, on compte 244.000 nouvelles personnes de plus dans le monde, soit + 2,7 par seconde (compteur). Autrement dit, la population mondiale s'accroît chaque année de près de 89 millions d'habitants grâce à un nombre de naissances supérieur (150 millions) à celui des décès (61 millions).

 

***

 

Un reportage s'était intéressé à toutes les matières premières et à tous les kilomètres parcourus par les camions, pour arriver à produire et à distribuer... des bouteilles de ketchup, je crois. En analysant la production et le transport de chaque ingrédients, la bouteille et l'étiquette. Notre société n'est pas durable. Tout indique une fin de civilisation prochaine. Il faut s'y résoudre. Au fond de nous, nous le savons déjà.

Comme le dit Yves Cochet, pour diminuer massivement la population, il n'y a que 3 solutions : la guerre, la famine et l'épidémie. Notre société est entourée d'une aura noire. Cela apparaît comme évident, quand on s'aperçoit de la souffrance animale qu'elle génère. Au quotidien, tout ce que je croise me ramène constamment à ces constats.

Comme le dit si bien Benoît Thévard, seules l'organisation anticipée de la décroissance et l'augmentation de la résilience de nos société permettront de sauver des vies et nos démocraties.

Ci-dessous un extrait de l'article "Peut-on (et doit-on) toujours parler de pic pétrolier ?" de Benoît Thévard : (http://www.avenir-sans-petrole.org/2015/11/peut-on-et-doit-on-toujours-parler-de-pic-petrolier.html?)

« Depuis que le prix [du pétrole] s'est effondré, personne n'y crois plus. Pourtant, la notion de pic pétrolier est indiscutable et incontournable, il faut l'affirmer haut et fort. Le pic du pétrole conventionnel est déjà passé depuis 2006. Le pic de consommation par habitant a été passé en 1980. Seul le pic de production "tous liquides" (incluant le pétrole extra lourd, le offshore profond, le pétrole de schiste, les liquides de gaz naturel, les agrocarburants, etc.) n'a pas encore été dépassé et le délai ne dépendra que de la capacité de l'économie mondiale à générer de la dette, soit pour maintenir une production déficitaire lorsque les prix sont bas, soit pour maintenir des États déficitaires lorsque les prix sont hauts.»

***

Ci-dessous la liste des articles de ce blog qui traitent de la décroissance :


[Eco] Le mythe de la croissance verte :
==> Le mythe de la croissance verte

 

[Eco / Vegan] Là où décroissance et veganisme se rejoignent - L'humanité consomme 1,5 Terre :
==> Là où décroissance et veganisme se rejoignent - L'humanité consomme 1,5 Terre

 

[Eco] Pic de pétrole & Décroissance - Conférence d'Yves Cochet :
==> Pic de pétrole & Décroissance - Conférence d'Yves Cochet

 

[Eco] - L'effondrement économique à venir - Intervention d'Yves Cochet :
==> L'effondrement économique à venir - Intervention d'Yves Cochet

 

[Eco] Croissance infinie dans un monde fini :
==> Croissance infinie dans un monde fini

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :